Mamans d'ici et d'ailleurs
Ces derniers jours, j’ai vu défiler des histoires tristes de mamans qui n’ont demandé que de donner la vie. Et qui étaient au final confrontées au chagrin, à ce sentiment que j’imagine insoutenable de n’avoir pu rien faire sauf de laisser son enfant partir !
Une amie a pu, après bien des années d’essais, tomber enfin enceinte. La grossesse était fragile, délicate, il lui a fallu se ménager, se protéger, protéger cet espoir unique de donner la vie, de porter la vie. Puis, un jour, une douleur, et le petit cœur qui ne bat plus.
Elle m’a parlé de la souffrance de porter en elle son enfant sans vie, elle m’a parlé de cette impuissance, ce mélange de sentiments aussi confus les uns que les autres. Elle m’a aussi dit qu’elle aurait tout donné, tout pour que ce petit cœur se remette à battre. Elle m’a parlé du vide dans lequel il ne faut surtout pas tomber. Elle m’a enfin parlé de l’espoir, elle m’a dit que tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Et je priais avec elle pour que l’avenir lui soit plus doux.
Quelques jours après, on parlait à la télé de cette femme SDF qui a accouché dans sa tente. Malgré les secours, l’enfant n’a pu survivre.
Puis, je me remémore cette histoire d’un bébé qui a été secoué par sa nounou et qui se retrouve à 9 ans avec les facultés intellectuelles d’un enfant de 3 ans.
Puis, je pense à une personne que je connais. Une personne de qui ses trois enfants attendent depuis longtemps qu’elle lui donne juste un petit peu d’attention, un petit peu d’amour, une affection qui ne vient pas.
Je voulais aujourd’hui rendre hommage à ces mères courageuses, qui ont du soutenir l’insoutenable, accepter l’inacceptable. Et dire à cette maman que je connais qu’il n’est jamais trop tard de dire « je t’aime » à son enfant, de dire à ses trois enfants qu’elle les aime mais qu’ils l’aident à leur manifester son amour car elle ne sait pas le faire.