Couchez-le sur le dos et sortez de la pièce
Encore aux Maternelles, un sujet qui m’a mis un nœud dans le ventre : les bébés secoués !
Comme tout le monde, j’ai entendu parler ici et là de ce drame sans être vraiment consciente de ce que c’est, de ce que çà provoque pour les bébés, de ce que çà représente pour les parents.
D’abord qu’est-ce réellement que c’est que le syndrome du bébé secoué ? Comme largement discutée et répondue lors de l’émission, une chute – aussi grave soit-elle –, un simple jeu, les manœuvres de réanimation ne constituent pas un syndrome du bébé secoué. On parle de bébé secoué quand il a été secoué volontairement et d’une manière extrêmement brutale et violente.
Déjà là, plein d’idées reçues sont écartées car, pour mon cas, à aucun moment lors de mes deux accouchements, je n’ai été mise au courant ni informée de ce que c’est, des risques, du vrai et du faux sur les idées reçues sur la question. J’aurais pu en savoir un peu, çà m’aurait évité pas mal d’angoisse et de craintes que mes deux enfants n’ont pas manqué de ressentir.
Quand l’émission s’est étalée sur le cas de deux bébés secoués dont les mamans sont venues témoigner, je n’ai pas pu réprimer un frisson, tellement c’est affreux de voir que si çà n’a pas tué les enfants, çà a gravement hypothéqué leur avenir. Les atteintes neurologiques ont réduit considérablement les capacités motrices et intellectuelles du premier bébé, que 10 ans après il se retrouve avec les facultés d’un enfant de 4 ans ! Pour le second bébé, rien heureusement n’a été détecté aujourd’hui, mais elle – c’est une petite fille – reste en sursis car jusqu’à ses 20 ans, il subsistera encore des risques sur ses facultés motrices et intellectuelles.
Comment un adulte en arrive à faire ce geste fatal ? Nous sommes toutes et tous passés par cette période où le bébé semble pleurer en permanence, surtout les premiers jours, voire les premières semaines. Or, c’est lors de cette première période de vie que nous sommes le plus fatigué(e)s, manquons le plus de sommeil, à bout de nerf. Je pense que nous nous souvenons toutes et tous de notre exaspération face à cela, notre impuissance presque à calmer notre bébé, et au moins une fois nous avons du réprimer un geste d’exaspération contre l’enfant.
Les gens qui nous entourent et qui nous aident, que ce soit la nounou, nos parents, et toute autre personne, à un degré différent certes, passent par cette même frustration. C’est donc à ce moment-là que le risque de bébé secoué est le plus fort.
Et je ne peux que saluer la campagne d’information et de sensibilisation sur ce phénomène. J’ai surtout retenu cette phrase/slogan et je tenais à vous la partager : quand le bébé pleure trop et que vous vous sentez à bout de nerf, couchez le doucement sur le dos dans le berceau et sortez de la pièce. Là vous pouvez donner libre cours à votre exaspération selon les moyens qui vous semblent propices à calmer vos nerfs. Soit en faisant le ménage, soit en appelant quelqu’un qui saura vous dire des mots apaisants, soit comme a fait une maman en cassant un verre, ou que sais-je encore ! Cà évitera le geste de trop !