Maman angoissée, enfant peureux ?
Au détour d’une discussion sur la relation de la mère à son enfant sur France Inter, il était question de la conséquence de l’affect de la mère sur son enfant. Le pédopsychiatre, invité de l’émission, indiquait qu’un enfant est totalement perméable à tout ce que vit la maman et essaie de réagir avec le peu de capacité affective qu’il peut, ce qui peut se révéler dangereux pour son propre équilibre.
Il aurait été démontré qu’une maman qui vit d’angoisse, qui est généralement « sur » son enfant à le couver, en plus de son amour et de sa tendresse, de son inquiétude et de ses angoisses, va transmettre à l’enfant ce réflexe de peur devant quelque chose. Elle ne lui permet pas de trébucher, de vivre sa chute et de se relever tout seul, et l’enferme dans un sentiment de méfiance et de peur qui peut faire que l’enfant devienne peureux et va perdre progressivement toute confiance en ses propres capacités.
Je me rends maintenant compte que c’est ce qui s’est passé entre moi et mon fils. A force de le surprotéger de tout et contre tout, je l’ai confiné et lui ai ôté toute confiance en lui. Il nous a fallu passer par énormément d’étapes pour lui redonner confiance en lui-même, « couper le cordon » comme on dit, et le laisser vivre une vie en dehors de sa maman.
Avec ma fille pourtant, c’est vraiment différent. Après m’être rendu compte du mal que je pouvais faire à mon enfant en ayant une relation trop fusionnelle, avec elle j’ai une relation dans laquelle je me sens plus sereine, moins angoissée – du moins angoissée, mais raisonnablement –, moins « sur » elle. Le résultat est que Maya, du haut de ses 10 mois, est déjà un être beaucoup plus autonome qu’Axel au même âge.
Mais, comme le dit si bien mon mari, qui est la compréhension faite homme, « l’essentiel est de ne pas refaire les mêmes erreurs pour les deux enfants ».